Pour ceux qui cultivent un verger biologique, il est fondamental de savoir reconnaître les bourgeons et branches d'arbres. Les bourgeons sont l'organe reproducteur par excellence des plantes, d'où naissent à la fois les fruits et les autres branches. De plus, leur présence, leur nature et leur position sur les branches nous permettent de comprendre le type de branchement auquel nous sommes confrontés et comment le gérer avec le opérations d'élagage.

Dans cet article, nous proposons une longue discussion sur bourgeons d'arbres et sur les branches, en essayant de clarifier la terminologie technico-agronomique.

Qu'est-ce qu'un bourgeon d'arbre

Bourgeon sur une branche d'arbre
Les bourgeons sont présents à la fois sur la cime des arbres et dans lesystème racinaire.
Dans cet article, nous nous référerons au premier. On peut donc définir une gemme comme une structure végétale qui renferme une pousse microscopique. Celui-ci, pour le moment, ne s'ouvre ni ne s'étire, car il est momentanément bloqué en croissance. La forme des bourgeons est conique-globulaire et peut être présente le long des branches, dans les nœuds ou au sommet de la branche elle-même. Chez les feuillus et pendant le repos végétatif hivernal, les bourgeons préservent la capacité de croissance future de l'arbre. Et chaque printemps, le cycle des arbres recommence à partir des bourgeons.
Ceci n'est pas valable pour le arbres fruitiers exotiques, habitué au climat tropical humide, dans lequel la croissance de nouvelles pousses se produit en continu et sans la présence de bourgeons. En d'autres termes, les bourgeons ont pour fonction de permettre aux arbres de surmonter les conditions environnementales défavorables (généralement le froid hivernal).

La structure des bourgeons des arbres

Une gemme est structurée comme suit. Dehors il y a les Pérule, c'est-à-dire de très petites folioles modifiées, généralement de forme triangulaire et ayant l'apparence de flocons. En allant vers l'intérieur, il y a de minuscules notes de folioles ou de fleurs vertes, fortement rapprochées et qui composent le méristème (ou apex végétatif). Un petit renflement est alors évident à la base, dit pulvinus, formé par un tissu charnu qui s'étend également jusqu'à la base de la feuille associée au bourgeon. Les substances de réserve s'accumulent dans le pulvinus et seront utilisées par le bourgeon lui-même au moment du bourgeonnement.

Pérule

Les perles, grises ou marron foncé, ont une fonction protectrice. Ils sont en effet hydrofuges et enduits de peluches, de substances caoutchouteuses, cireuses, mucilagineuses ou résineuses.
L'aspect des bourgeons que l'on voit sur les arbres est donné par la juxtaposition et le chevauchement des perles.

Méristème

Le méristème est un ensemble de cellules qui se multiplient rapidement au moment de la reprise végétative, grâce à la division des cellules elles-mêmes. De ce processus, les nouveaux tissus de la plante, c'est-à-dire les pousses, naissent.

Formation de bourgeons sur les arbres

Bourgeon de branche
La formation des bourgeons commence à l'aisselle des feuilles pendant qu'elles se forment également. Dans cette phase, cependant, ce ne sont que de petites protubérances constituées de cellules qui se multiplient (méristèmes). Pour devenir effectivement des bourgeons, la présence de mécanismes (dominance apicale, dormance et quiescence) est essentielle pour les empêcher de se développer, formant immédiatement une nouvelle pousse. Le processus par lequel des tissus bien définis se forment à partir de cellules simples, qui vont constituer les organes de l'arbre (feuilles ou fleurs), est appelé différenciation. En pratique, la formation des bourgeons commence la saison précédente.

Induction florale

La formation des fleurs commence également l'année précédant leur floraison. L'apparition des organes floraux est possible dans les bourgeons qui ont subi une série de conditions environnementales et de processus qui leur attribuent une fonction de reproduction.
Le premier processus nécessaire est appelé induction florale, une phase qui ne peut pas être vue. Il s'agit d'une période de préparation physiologique, accompagnée de variations biochimiques, qui identifie le changement d'identité du bourgeon de non reproducteur à reproducteur et qui se produit généralement à la fin du printemps ou en été, environ 6 à 9 semaines après la floraison. Cette transition est d'abord réversible (le bourgeon peut perdre son identité reproductive et redevenir végétatif) puis devenir irréversible.

Différenciation des fleurs

Gemmes et fleurs
Si le bourgeon ne subit pas d'induction florale à cette période, il continue son développement avec la formation de folioles, jusqu'à ce qu'il devienne un gemme au bois. Dans les mois suivants, à travers le processus de différenciation des fleursqui se poursuit jusqu'à l'ouverture du bourgeon préalablement induit dans une fleur, des changements morphologiques s'opèrent à l'intérieur de celle-ci et toutes les structures florales se forment (sépales, pétales, anthères, etc.).

Conditions favorisant la différenciation des fleurs

Pour favoriser le processus de formation des fleurs, et donc des fruits, il est important que l'arbre ne subisse pas de stress particulier, surtout hydrique. C'est pourquoi des étés fortement secs, non accompagnés d'une constante irrigation artificielle, peut affecter la production de l'année suivante. D'autres éléments qui défavorisent la différenciation des fleurs sont la présence de parasites et de maladies des plantes ou un ombrage excessif du feuillage. C'est pourquoi l'un des principaux objectifs de la taille est d'assurer un bon éclairage de la canopée.

Dormance et besoins de froid

La croissance des organes végétatifs ou reproducteurs à l'intérieur des bourgeons est régulée par des mécanismes de contrôle physiologiques, à savoir : la dominance apicale, la dormance et la quiescence. Comme mentionné, les bourgeons se forment en été, donc dans une période favorable, mais ils doivent affronter la saison froide. Les mécanismes de contrôle physiologiques l'empêchent de s'ouvrir en hiver et donc, inévitablement, de se ruiner. La dormance est le principal mécanisme qui détermine l'incapacité programmée de croître jusqu'à ce que les conditions environnementales et physiologiques soient à nouveau adaptées. L'état de dormance ne concerne pas l'arbre dans son ensemble, mais s'établit dans les bourgeons durant la période estivale. Lorsque ceux-ci sont en sommeil, afin de retrouver la capacité de se réveiller au printemps, ils doivent satisfaire le soi-disant besoin de froid.

La germination

Si le besoin de froid est satisfait, avec l'arrivée du printemps les bourgeons peuvent commencer à germer. Avec le bourgeonnement, les organes contenus dans les bourgeons commencent à s'étirer, se pressant contre la couche protectrice formée par les perles, qui commencent à s'écarter. C'est le moment du débourrement, qui permet au bourgeon (ou à la fleur) de sortir et de grandir. Celle-ci se déroule par étapes successives appelées « phases phénologiques ». Par exemple, dans le culture de la pêche les boutons floraux suivent les phases suivantes : calices apparents, boutons roses, floraison, chasuble, mise à fruit et enfin, la maturation des fruits.

Dominance apicale

Les pousses issues des bourgeons du bois au printemps s'étirent axialement.
En termes techniques, nous parlons de dominance apicale. Celle-ci repose sur la capacité de l'apex de la pousse en croissance à maintenir le contrôle des méristèmes axillaires qu'elle vient de former, leur imposant une stase dans l'allongement qui les fait basculer vers la dormance. La pousse pousse rapidement, attirant des ressources vers elle, tout en formant de nouvelles feuilles, nœuds et méristèmes.
Le phénomène de dominance apicale est bien limité dans le temps, n'étant actif que dans la période de croissance de l'apex. Il est également circonscrit dans l'espace, car limité aux méristèmes axillaires sous-jacents à l'apex de la pousse. En pratique, la dominance apicale empêche la formation immédiate de nouveaux bourgeons et donc de nouvelles structures (bourgeons ou fleurs). Ce mécanisme est une sorte de hiérarchie, une partie de l'arbre (le bourgeon apical) conditionnant le développement des parties sous-jacentes.

Effets de la dormance apicale

La conséquence pratique de la dominance apicale est que la pousse se développe selon un seul axe vertical, sans ramification. Une fois que la croissance de l'apex ralentit en dessous d'un certain seuil critique, la capacité des méristèmes latéraux à se retirer est perdue et la dominance apicale s'exprime dans sa prérogative d'imposer la stase aux méristèmes axillaires, qui, par conséquent, évoluent en gemmes. Ceux-ci ne pourront former des germes que l'année suivante.

La formation de pousses ou de branches précoces

Si l'apex se développe très rapidement, certains méristèmes sous-jacents peuvent échapper au contrôle de la dominance apicale. En d'autres termes, des pousses ou des branches précoces peuvent se former, c'est-à-dire contemporaines de la croissance de l'apex à partir duquel elles sont générées, sans jamais passer par la phase de véritable bourgeon. Certaines espèces d'arbres ont une plus grande aptitude à produire des branches précoces, par exemple le pêcher. Mais leur formation peut aussi être stimulée par la taille, c'est-à-dire par l'écimage des pousses. La suppression de l'apex annule pratiquement la dominance apicale. Il est important que l'étêtage des pousses se fasse pendant que l'apex de la pousse est en forte croissance, avant la formation des bourgeons dormants. Le résultat obtenu est le développement de pousses latérales dans la zone immédiatement en dessous de l'apex qui vient d'être enlevé, utile pour épaissir les zones pauvres en végétation et construire un bon squelette de la plante.

La mort des gemmes

La mort d'une gemme doit être considérée comme un événement accidentel, mais pas rare. La raison la plus fréquente est une dégâts dus au gel qui est suivie d'une nécrose des tissus internes. Comme mentionné, les gemmes sont protégées par des perles dans les périodes les plus froides et sont capables de résister à des températures bien inférieures au point de congélation. Mais lorsqu'ils sont sur le point d'éclore ou lorsqu'ils viennent juste d'être ouverts, la résistance au froid chute beaucoup. Ceci explique le grand danger de gelées tardives survenant généralement au début du printemps.

Bois, fleurs et gemmes mixtes

A ce stade de la discussion, nous pouvons introduire les définitions genre de joyaux que nous observons dans les arbres fruitiers. Il existe deux distinctions fondamentales pour un bon fruiticulteur : pierres précieuses au bois o végétatif (dont seuls naissent les bourgeons et les feuilles) e du bourgeon au fruit ou reproductif. Ces derniers sont à leur tour divisés en : bourgeons de fleurssi des fleurs naissent de ces derniers, e gemmes mélangéess'ils donnent vie aux fleurs et aux feuilles.
Les bourgeons de bois sont reconnus car ils sont généralement plus petits, plus étroits et plus pointus que les bourgeons reproducteurs, qui sont plus gros et plus arrondis.

Autres classifications des bourgeons d'arbres fruitiers

Joyaux endormis

Les bourgeons présents sur les pousses, puis sur les jeunes branches, immédiatement après leur formation, entrent en dormance, ce qui empêche leur allongement. A ce stade, ces joyaux sont dits bourgeons dormants qui, avec la satisfaction des besoins de froid, sont prêtes à germer au printemps de l'année suivante.

Joyaux latents

Certaines d'entre elles restent cependant en dormance, ne pouvant germer l'année suivante. Ce sont, en fait, les bourgeons latents et restent cachées sous l'écorce. Ils peuvent être considérés comme une sorte de "bourgeons de réserve" qui, dans des conditions normales, ne germeront jamais.

Gemmes adventices

Semblables aux gemmes latentes sont les gemmes adventices, constitué de groupes de cellules présentes dans les tissus sous-corticaux de l'arbre. Celles-ci donnent naissance à des pousses adventives, sans passer par la phase de repos typique. Ces pousses sont très vigoureuses et à croissance rapide, mais ne donnent pas initialement vie aux structures florales. Elles naissent à la suite de dégâts de froid, de maladies ou de coupes drastiques et servent à reconstruire une partie de l'arbre.
Certaines espèces d'arbres sont plus aptes à produire des pousses adventices, par exemple Olivier, Cependant, pommier, amandier. D'autres arbres, cependant, comme abricot, cerisier ou pêche, ils produisent rarement.

Gemmes prêtes

Les bourgeons prêtsenfin, ce sont eux qui donnent vie aux branches anticipées que nous avons précédemment illustrées.

Les branches des arbres fruitiers

De la connaissance des bourgeons, il est facile de passer à celle des branches issues des bourgeons eux-mêmes. La classification principale des branches suit en fait celle des bourgeons, c'est-à-dire que nous avons branches végétatives ou bois (dans lequel il n'y a que des gemmes de bois); branches fructifères (dans laquelle la présence de boutons floraux est prédominante); branches mixtes (où les deux types de gemmes sont présents de manière équilibrée).
En plus de cette première distinction, les branches d'arbres fruitiers peuvent également être classées selon leur taille. Dans ce cas, d'autres catégories sont identifiées, telles que celles typiques des fruits à pépins et des fruits à noyau (brindilli, dardi, lamburde, etc.).

Les ventouses

Parmi les branches végétatives, nous avons les rejets, qui sont des branches très vigoureuses, longues et robustes avec de longs entre-nœuds et une croissance verticale. Ce type de rameaux, qui ne change pas de nom selon les espèces, se rencontre surtout chez les arbres jeunes ou très vigoureux. Elles proviennent notamment de gemmes latentes ou adventices présentes sur les rameaux.
Les rejets sont généralement éliminés par la taille avec des coupes à la base, mais peuvent être utilisés pour renouveler la structure de l'arbre en cas de dommages, de branches épuisées ou de parties dénudées de la cime. Une astuce pour utiliser une ventouse pour cela est de l'incliner.

Les ventouses

D'autres branches dont la dénomination est univoque sont les drageons, ou branches de bois très vigoureuses qui naissent de la base de la plante ou directement des racines. Il est important de les éliminer car ils créent une compétition hydrique et nutritionnelle avec le reste de l'arbre. Toutes les espèces d'arbres n'ont pas la même aptitude à l'émission de rejets. Par exemple, elle est très prononcée chez l'olivier, alors qu'elle est très rare chez les kaki.

L'importance d'observer les bourgeons et les branches des arbres

Une observation attentive des branches et des bourgeons sur ces insérés, est en mesure de nous en dire beaucoup sur le comportement productif d'un arbre. Cette connaissance permet d'orienter rationnellement les opérations de taille. Cela vous permet également d'avoir un meilleur contrôle sur la qualité des fruits, en évitant des charges excessives. Enfin, cela nous donne la possibilité d'équilibrer les parties végétative et productive, en renouvelant périodiquement les structures de production.

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Philippe Owell

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